Transfert vers le hors domicile

1 Du choisi au subi

La restauration se positionnait a priori dans le cadre d'un poste budgétaire « choisi ». En effet, il est vrai que la restauration s'apparente plus à une activité de loisirs/plaisir comparativement à l'alimentation qui reste un besoin vital (on mange pour vivre).

Hors l'évolution de la restauration n'est plus seulement qu'une fonction « choisie », elle est à l'intersection entre le « subit » et le « choisi » et ces dernières années, le « subit » a de toute évidence pris le dessus sur le « choisi ». Ce qui explique toute la montée en puissance de la restauration fonctionnelle à ticket moyen modéré.

Quelques facteurs révélateurs de cette montée en puissance de la restauration « subit » : la progression du taux d'activité des femmes : 55% en 1980 et 66% en 2008.

2 Les femmes au travail

Les conséquences tombent sous le sens :

·        Moins de temps de préparation du dîner et formidable développement de l'utilisation    de produits prêts à cuisiner.

·        Déstructuration des horaires de prises des repas entre membres de la cellule familiale.

·        Simplification des repas du soir et organisation autour d'un plat unique.

·        Développement des achats de repas / prestations / produits livrés à domicile.

·        Développement d'une nouvelle clientèle, population hyperactive pour la restauration.

·        Féminisation des actifs : primauté à la  qualité et variété sur la quantité.

• Le développement de la demi-pension pour les scolaires ne pouvant plus déjeuner à leur domicile.

3 L’allongement du temps et du trajet domicile-travail. 

En 30 ans, la distance moyenne d'un actif pour se rendre à son travail a progressé de près de 50% pour atteindre désormais 22 km.

En parallèle, la densification des trafics et malgré une plus grande efficacité des transports en commun, le temps de déplacement entre le domicile et le lieu de travail a évolué de 70% sur cette même période.

Distance moyenne en km en 1978: 15 soit 28 minutes

Distance moyenne en km en 2008: 22 soit 47 minutes

Cet allongement des distances et des temps de déplacement est très favorables à la Restauration Hors du Domicile:

• Séparation de plus en plus marquée entre le domicile et le travail.
• Obligation matérielle de se restaurer hors de son domicile.
• Développement de l'offre restauration sur les lieux de transports et de transit.
• Recherche de l'efficacité alimentaire pour pouvoir se restaurer quotidiennement sur des temps courts.
• Recherche d'arbitrage des dépenses pour satisfaire le besoin quotidien de se restaurer qui est favorable à la restauration économique.

4 La concentration des emplois 

En 30 ans, les 10 premières aires urbaines sont passées de 27% à 40% de la concentration des emplois.

Cette urbanisation de l'emploi a naturellement entraîné une plus grande interrelation entre zones de travail et zones commerciales, qui ont constitué le ferment d'un développement de tous types de commerces et notamment des restaurants, que ce soit en zone périphérique mais aussi en centre ville.

 

5 La tertiarisation de la société 

En 30 ans, le niveau de l'emploi a augmenté de 20%. En revanche, la totalité de ces créations d'emplois a porté uniquement sur le secteur tertiaire alors qu'en parallèle, l'industrie a détruit plus de 35% de ses emplois.

Ce basculement du tissu économique a fait que moins de salariés avaient accès à une structure de restauration collective et de plus en plus d'entre eux se devaient de trouver des solutions alternatives pour déjeuner. Ce qui explique le formidable bond en avant des titres-restaurants et du développement de la restauration commerciale. Aujourd'hui ce sont 2,6 millions de Français qui déjeunent chaque jour avec un titre-restaurant.

Autant d’indicateurs positifs pour la Restauration Hors Domicile, qui s’ancre dans le quotidien des français. Si des éléments conjoncturels peuvent assombrir le paysage, ils n'auront que peu d'impact.